Cet article a été publié initialement sur Miss280ch.com en 2019 avant d’être dupliqué ici
Depuis quelques années la société Tesla a une grosse cible rouge dessinée sur elle (et surtout sur la tête d’Elon Musk), tout nouveau modèle un peu haut de gamme ou avec un peu d’autonomie est assimilé au prochain « Tesla Killer ». Si les anciens acteurs de l’automobile (comme le groupe GM) et autres marques allemandes (tel que le groupe VW) sortent de leur torpeur. De nouveaux entrants sur la mobilité automobile et électrique (comme Faraday Future ou Byton) devaient agiter le marché, mais ils tardent eux aussi à finaliser leur produit.
Faraday Future (FF) et la joint-venture de la dernière chance ?
C’était la marque qui avait fait grand bruit au CES de Las Vegas de 2017 s’amusant même pendant son show de présentation à ridiculiser ses concurrents (relire mon article sur le lancement Faraday Future). Mais à l’heure actuelle, elle me rappelle surtout la fable de Jean de La Fontaine « la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf ».
Sauf que depuis le CES 2017, l’entreprise enchaîne les déboires financiers, l’argent des fonds initiaux ayant fondu comme neige au soleil. Mais ce n’est finalement pas très surprenant, Tesla a été confronté aux mêmes problèmes, on ne s’improvise pas acteur de la mobilité sans casser quelques oeufs, surtout quand on promet monts et merveilles à un tarif abordable.
Après avoir rapidement abandonné son projet de gigafactory à Las Vegas (se contentant d’une ancienne usine en Californie pour démarrer le projet). L’entreprise a dû se séparer de nombreux salariés au fil des mois, d’autres ont été mis en congés forcés sans forcément savoir quand ils allaient pouvoir réintégrer la société. Parmi les derniers faits enregistrés, Faraday Future a dû mettre en vente son siège social californien, qui a trouvé un acheteur pour lui re-louer maintenant les bureaux (il n’y a pas de petites économies).
Il y a encore quelques jours il manquait environ 500 millions de dollars à FF pour terminer sa FF91, que l’entreprise aurait trouvé en créant une joint-venture avec The9, une société chinoise spécialisée dans la blockchain. Faraday Future aurait même récupéré 600 millions (selon Gasgoo.com) dans l’opération en échange d’apports en nature de FF vers la joint-venture (je me dis que les voitures font finir par faire du crypto-mining en roulant… cette phrase sonne sûrement comme du chinois pour beaucoup, mais c’est trop long à expliquer).
On devrait donc voir aboutir la fameuse FF91 destinée principalement aux marchés nord-américain et chinois, à moins qu’un énième déboire financier viennent jouer le grain de sable de trop.
Byton avance doucement mais surement
C’est aussi au CES de Las Vegas, mais cette fois en 2018 que l’on a découvert les ambitions de Byton. Alors que Faraday Future commençait à cumuler les problèmes, conséquence d’un projet trop ambitieux, Byton débarquait avec des arguments technologiques assez similaires.
A la différence de FF, Byton semble avoir su s’entourer de bons partenaires (& une bonne équipe dirigeante), et surtout ne pas commencer à courir avant d’avoir appris à marcher. C’est ainsi que l’on a pu croiser son concept et le voir évoluer lors de plusieurs événements Tech ou Design (dont la Milan Design Week 2018).
Le modèle M-Byte (SUV électrique) devrait entrer en production à partir du second semestre 2019, avec une montée en régime de la production jusqu’à la fin de l’année. On pourrait donc voir débarquer en Europe les premiers modèles de M-Byte d’ici début 2020. Plus discret mais plus efficace, Byton est donc une marque à surveiller.
Polestar aussi en lice du titre de Tesla Killer
Avec la Polestar 2, Polestar n’hésite pas à positionner son modèle électrique en concurrence directe du Model 3 de Tesla. On a pu découvrir cette Polestar 2 au salon de Genève, mais je dois dire qu’il était assez difficile de s’en approcher car elle attirait beaucoup de curieux.
Un positionnement en termes de performances (408 ch / 300 kW et 600Nm de couple), d’autonomie (batterie de 78 kWh – autonomie d’environ 500km WLTP) et de prix assez fidèle à l’offre de Tesla, avec un intérieur plus proche des standards que l’on connaît (enfin pas aussi exotique que l’énorme écran de la Byton).
Avec des prix qui débuteront à partir de 39 900€, et une version de lancement à 59 900€, l’offre semble être assez alléchante et réaliste. Sauf que la France n’est pas encore listée dans les marchés prioritaires à la différence de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume Uni et de la Belgique (euh? ok) selon le communiqué de presse de lancement.
L’entrée en production débutera en revanche qu’en 2020, il va falloir patienter encore un peu pour avoir ce concurrent de Tesla entre les mains.
Quid de l’e-Tron d’Audi ?
Après quelques soucis d’homologation retardant de plusieurs mois les premières livraisons, le premier modèle 100% électrique d’Audi arrive enfin sur les routes.
Les premiers exemplaires des plus de 20 000 précommandes ont été livrés en main propre au Audi Forum Neckarsulm, mais certains médias allemands auraient eu vent de problèmes de livraison des batteries, ce qui pourrait retarder encore la livraison des modèles attendus par les clients.
En attendant dans le même ordre d’idée, le Jaguar i-Pace lui est bien concret et a même remporté le titre de voiture de l’année, mais j’attends de voir un peu l’évolution des chiffres des ventes car plusieurs éléments me font dire qu’il ne va pas être aussi attractif que prévu et que l’Audi e-tron devrait avoir de meilleures ventes.
Et si les constructeurs chinois faisaient déjà la course en tête ?
Faraday Future et Byton sont chinois aussi (enfin en grande partie) mais là je parle d’autres marques qui se positionnent sur le créneau, et notamment de Nio (mais aussi le groupe Geely ou BYD). Il faut dire que la chine bénéficie d’un avantage non négligeable, ils ont plus ou moins la main mise sur la production mondiale des batteries.
Ces marques sont pour le moment concentrées sur le juteux marché chinois, et on ne les verra peut-être jamais débarquer en Europe, même si certaines sont bien tentées par l’expérience.
Nio avec son véhicule 7 places ES8 a réussi à séduire la clientèle chinoise, il lance maintenant l’ES6 plus abordable. Au passage Nio relance le concept de switch de batterie pour les longues distances…
A se demander si les constructeurs européens et américains n’ont pas un train de retard.
Si vous êtes curieux je vous laisse découvrir cette vidéo à la fois test de Tesla et du Nio ES8 en Chine :
Tout dabord merci pour vos sujets très intéressants. J’ai découvert votre site il y a peu et depuis, petit check tous les matins à l’affut d’un nouvel article.
« et de la Belgique (euh? ok) » … rappelez-vous le lien entre Volvo et la Belgique, une usine à Gand depuis les années 60 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Usine_Volvo_de_Gand) et les nombreux fournisseurs qui y sont liés. Il y a une « culture Volvo » en Belgique.
Longue vie à Miss280ch.
Tout d’abord merci … contente de vous compter dans les nouveaux lecteurs (bon il n’y a pas d’articles tous les jours, mais au mieux plusieurs fois par semaine)
Sinon je suis un peu taquine avec les belges, la piqûre de rappel concernant l’histoire entre Volvo et la Belgique est intéressante et pertinente. Après ça me faisait rire en taille de marché c’est un peu comme si une marque disait on se lance en Chine et au Liechtenstein 😉