Lors de sa toute première présentation en ligne, je doutais que cette seconde génération du Compass soit vraiment différente de la première. J’ai pu changer d’avis lors de sa prise en main, le Jeep Compass 2021 est bien plus abouti que ne l’était la première version. Une bonne nouvelle pour les amateurs du genre.
Si visuellement rien ne change (ou presque), la révolution s’est faite ailleurs, et ça, c’est une bonne chose pour le Compass qui gagne ainsi en maturité.
De l’extérieur à l’intérieur, quoi de neuf ?
A l’extérieur, le lifting est tellement léger qu’il faut avoir une bonne connaissance du modèle pour le différencier de l’ancien. C’est à l’avant du véhicule que tout se joue, avec des feux entièrement à Leds, qui sont visuellement un peu plus fin, et un bouclier avant un peu plus musclé. Voilà l’essentiel des changements de cette nouvelle génération du Compass.
Je trouve d’ailleurs que cette évolution est encore moins visible sur la version TrailHawk que j’avais pendant l’essai par rapport aux finitions « plus urbaines » comme 80th anniversary, Limited ou S.
En fait, côté design extérieur, le Jeep Compass n’avait pas besoin de plus de changements. Il a fait son apparition sur le marché des SUV Compacts en 2017 et est encore dans l’air du temps, donc pourquoi changer quelque chose qui marche ? Les anciens possesseurs de Compass sont contents, car leur modèle va moins se déprécier grâce à ce choix.
Enfin, heureusement, le constructeur ne s’est pas limité à un restylage extérieur à minima, c’est à l’intérieur que finalement se trouve la petite révolution de cette nouvelle génération. Vous me direz que « révolution » est un choix de mot un peu osé, mais pour moi, c’était vraiment l’élément qui pouvait pécher sur l’ancienne génération.
Certes, Compass a toujours été au-dessus de Renagade pour ses intérieurs, mais quand même, à sa sortie ce n’était pas vraiment joyeux. C’était un peu brut de décoffrage, pas très fin, peut-être un peu trop dans l’esprit baroudeur de Jeep, alors qu’on sait qu’avec son Cherokee (et Grand Cherokee), Jeep est capable de faire quelque chose de plus chic.
Or, pour séduire la clientèle urbaine qui apprécie ce type de véhicules, il fallait faire évoluer la perception de l’intérieur. C’est donc une toute nouvelle planche de bord qui équipe cette génération du Jeep Compass. Et là, il y a clairement un grand pas en avant dans la perception et le ressenti que le Compass nous laisse quand on en prend le volant.
L’évolution nécessaire pour coller aux attentes du marché ?
Ce n’est pas qu’une histoire de compteurs numériques, ou de taille d’écran pour l’infodivertissement. Tout ne repose pas sur la technologie en elle-même, mais c’est aussi une question de choix des matériaux, d’assemblage et de disposition des éléments, pour que le conducteur comme les passagers se sentent bien à bord.
C’est un tout, qui va du confort des sièges aux rangements disponibles, de la facilité à manier les différentes commandes sans se détourner de la route jusqu’à l’utilisation des dernières technologies à la mode. Là-dessus, le Jeep Compass a clairement grandi, enfin mûri, et il fallait le souligner.
On appréciera quand même l’instrumentation numérique de 10.25″ qui remet le Compass bien dans son temps. On n’oublie pas le nouveau système multimédia de 8.4″ pour les premières finitions à 10.1″ pour les mieux dotées, qui est bien plus réactif avec Uconnect 5 et bien mieux situé dans l’habitacle (donc plus visible). Il fonctionne également avec Apple Car Play et Android Auto en sans fil, et comporte de nouvelles fonctionnalités.
Pour rester dans le volet technologique, les aides à la conduite du Compass évoluent également pour offrir plus de sécurité aux occupants du véhicule. Le modèle supportera même la conduite autonome de niveau 2 (highway assist). Mais je dois bien avouer que plus les véhicules sont équipés de ces aides, moins je prends plaisir à les essayer. Il y a par contre un élément qui me semble réellement utile dans tout cela, c’est la nouvelle caméra 360°. Cette vision 360°, au moment des manœuvres, peut vraiment vous faciliter le quotidien que ce soit en ville, comme dans des situations hors des sentiers battus.
Au volant de la version 4xe
Cette nouvelle génération du Jeep Compass est toujours disponible avec des motorisations essence (130 et 150 ch) et diesel (130 ch), mais ce sont surtout les deux motorisations hybrides rechargeables (190 et 240 ch) qui étaient au cœur de l’essai.
J’avais déjà eu l’occasion de tester cette nouvelle motorisation « 4xe » à la fois sur Renegade et la précédente génération du Compass, ce nouvel essai permet de confirmer les premières impressions.
L’hybridation, dans sa version PHEV, convient bien à la gamme Jeep. Au-delà des avantages fiscaux liés au malus qui s’effacent, c’est avant tout le confort au volant qui est vraiment appréciable. Comment souvent quand on peut faire des trajets en 100 % électrique, c’est quand le moteur thermique se remet en route que l’on réalise le confort acoustique des motorisations électrifiées.
J’ai quasi pu réaliser tout le parcours de la matinée en 100 % soit 51.7 km sur le moteur électrique pour un trajet de 54.8 km, j’étais en mode promenade dans la campagne francilienne, j’ai apprécié le paysage, je me suis égarée, j’ai pris le temps de faire mes photos avec le moteur enclenché. Si j’avais fait plus de ville, j’aurais même certainement pu augmenter cette autonomie 100 % électrique.
Après la promenade tranquille du matin, j’ai quand même décidé sur la route du retour d’augmenter ponctuellement le rythme. Pour tester les qualités plus dynamiques, mais aussi pour voir ce que donnerait une consommation plus classique, une fois la batterie déchargée. Sur une distance totale de 127.6 km sur la journée, j’aurais utilisé le moteur électrique plus de 58 % du temps (74.3 km) et consommé 5.3 l/100 km sur le trajet. Un résultat que je trouve positif pour ce Compass 2021 pour une motorisation de 240 ch.
Le comportement routier est bon également, la direction est un peu légère, mais ça n’empêche pas de placer la voiture comme il se doit dans les virages. Les réglages du châssis et des suspensions sont plutôt efficaces, le Compass 2021 tient bien la route et ne révèle pas de défauts particuliers. Le moteur thermique 4 cylindres 1.3 l GSE de 130 ou 180 ch (selon la version) n’est pas forcément très noble, mais il est volontaire et loin d’être ridicule dans son rôle.
En bref
Cet essai a fini par me faire oublier le tout premier essai du Jeep Compass en 2017, qui m’avait vraiment laissé un sentiment mitigé à l’époque (c’était alors mon tout premier essai de la gamme Jeep). Le modèle s’était déjà amélioré au fil des évolutions annuelles, et l’arrivée des motorisations PHEV a vraiment apporté un plus à l’automne dernier.
Je n’ai par contre pas eu l’occasion de le tester en off-road (à la différence du Wrangler 4xe dont l’essai paraîtra plus tard), mais je ne doute pas qu’il soit capable de nous surprendre avec sa transmission intégrale, surtout dans cette finition Trailhawk. L’électrification de la gamme permet au Compass, comme au Renegade, de retrouver des versions 4×4 qui avaient disparu du catalogue à cause de la fiscalité française, c’est donc une très bonne nouvelle pour les clients, surtout ceux habitants en région montagneuse.
Le nouveau Compass 4xe est donc disponible en deux puissances 190 ch (pour les finitions Longitude, Limited et 80th Anniversary) et en 240 ch (pour Trailhawk et S), le tout pour un tarif débutant à partir de 42 700 € pour les motorisations hybrides rechargeables, ou à partir de 31 500 € pour l’entrée de gamme thermique. Un choix qui peut se révéler pertinent pour un modèle qui a su enclencher la seconde, et qui devrait séduire de nouveaux clients.
Un bon point pour Jeep qui a su actualiser son Compass, un modèle purement européen, en gardant l’ADN de la marque, mais en améliorant le confort et la qualité perçue !