Parce qu’il est souvent plus facile de critiquer sans avoir pris le temps de dépasser le titre ou la couverture, beaucoup ont déjà considéré que ce livre du camarade Nicolas Meunier ne mérite pas d’être lu. Je viens d’en finir la lecture, et ma conclusion est forcément assez différente !
Comme pour tout, ce livre nommé « l’arnaque de la voiture propre » ne s’adresse pas à tout le monde. Tout comme certains documentaires, séries ou films, il en faut pour tous les goûts. Je fais souvent le même commentaire pour les documentaires RMC Découverte, quand les encyclopédies sur pieds râlent parce qu’ils n’y ont rien appris, je leur réponds « bah oui les gars, mais si vous savez tout sur tout, comment voulez vous apprendre d’un reportage qui va vulgariser pour intéresser un public plus large ! ».
Pour ce livre, on est un peu sur le même constat, on ne peut pas remplir une cruche qui est déjà pleine. Mais si vous n’êtes pas pétris de convictions, ce livre peut vous intéresser, que vous soyez favorables aux VE, intéressés par le sujet et même plutôt opposant à cette poussée du véhicule électrique dans notre quotidien.
Au-delà du titre qui joue volontairement sur la polémique, le livre est une bonne photographie du sujet et de ses évolutions au cours des dernières années. Il est à la fois factuel et suffisamment exhaustif pour couvrir plusieurs problématiques liées à cette mobilité 100 % électrique. Il comporte de nombreux tableaux avec des données chiffrées, sourcées, et le tout est bien documenté.
Bien sûr, un premier volet correspondant au titre du livre traite de toute la partie production du véhicule dit « propre » et couvre aussi les fausses promesses que certains politiques (et surtout dans les commissions européennes) veulent vendre à tout prix sans même tenir compte de la production électrique des différents pays. Mais le livre parle aussi des évolutions technologiques des différents modèles et de la stratégie adoptée par les constructeurs. Enfin, mon passage préféré concerne tout ce qui concerne les infrastructures de recharge, qui est riche en rebondissements 😉
Certains diront que le livre est à charge contre les voitures électriques, ce n’est pas vraiment ce qu’il en ressort pour moi, je le trouve au contraire globalement neutre. Bien sûr, les limites sont souvent illustrées par des anecdotes concrètes vécues par l’auteur, tout comme les mêmes remarques font aussi partie des articles publiés sur miss-kw.com ou miss280ch.com qu’il s’agisse des essais ou des articles « coup de gueule » dont je raffole.
Et même si on aime l’électrique (je me compte dedans), les doutes soulevés par cette volonté politique de pousser tout le monde à passer à l’électrique est légitime et raisonnable. Surtout qu’en quelques années, on est passé de l’achat d’une voiture à long terme (un vrai investissement personnel durable), à un concept de voiture jetable/interchangeable tous les 3 ans, suscitant une forme d’obsolescence programmée, qui est exacerbée par les choix technologiques des constructeurs eux-mêmes.
Mon avis à l’issue de la lecture :
Je partage 95 % de l’analyse de Nicolas Meunier, et j’ai même redécouvert quelques subtilités que j’avais fini par oublier dans la masse d’informations que l’on glane en permanence depuis de nombreuses années. Donc un bon livre qui remet bien l’église au centre du village à mon avis. Un livre qui se lit facilement et que je recommande sur le sujet.
Ne faites pas comme ceux qui jugent un livre à sa couverture, soyez bien plus malins, faites-vous votre opinion par vous-même après l’avoir lu ! Ça vous changera des conneries que l’on lit en permanence sur les réseaux sociaux, et notamment Facebook, le siège même de la désinformation.
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